Des parents étaient jugés jeudi pour avoir espionné la nounou de leur fils.
Parce qu’ils n’avaient pas confiance, des parents ont décidé d’espionner la nounou de leur fils. Ils ont été jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Lyon suite à une plainte déposée par l’assistante maternelle pour atteinte à sa vie privée. Une première en France.
Retour sur les faits. Couzon-au-Mont-d'Or, janvier 2011. Les parents de Lucas sont inquiets. Leur fils, âgé d’un an, est agité le soir et a les fesses rouges. Le couple décide alors d’espionner la baby-sitter, en cachant un enregistreur numérique dans l'ours en peluche, accroché en permanence au gilet de leur fils.
La plainte classée sans suite
Après avoir écouté les enregistrements, les parents constatent que la nounou ne parle jamais à leur fils et la soupçonnent de privation de soins. "On a accumulé des doutes sur la qualité de la garde, on voulait en avoir le cœur net, pour savoir si notre fils était en danger ou pas", a confié à la barre la maman de Lucas, selon Le Progrès. Ils déposent plainte à la gendarmerie. Mais, faute de preuve, cette plainte a été classée sans suite.
"La fin ne justifie pas les moyens"
Depuis, l’assistante maternelle s'est retournée contre les parents au nom de la protection de sa vie privée. Des conversations et des éléments sur sa santé ont été captés par l’enregistreur numérique. "Traumatisée", selon son avocat, la nounou a arrêté d’exercer son activité. "La fin ne justifie pas les moyens. Tout employé a le droit de préserver sa sphère privée", a plaidé l’avocat de la jeune femme, Me Xavier Moroz, à l’audience.
Devant le juge, les parents de Lucas n’ont exprimé aucun regret. Le jugement est attendu le 28 février.